Respirer...encore!

Ca y est ça recommence! je pensais en avoir fini avec ce calvaire et voilà qu'il reprend. C'est étonnant, exactement comme en dernière année de fac quand je n'arrivai pas à en finir avec une histoire agonisante.
La clavicule a été touchée en premier une petite tache de démangeaison qui s'étend depuis presque un mois et voilà que le creux des bras, le plis de l'aine sont à leur tour touchés. Plus étonnant encore, le majeur qui porte sa bague présente des traces d'exéma, j'ai dû l'enlever.



Au delà du simple récit de souvenirs, j'espère en écrivant ces lignes exorciser mes peurs, puiser la force d'accomplir ce qui doit être. Tout raconter sans détours, sans mensonges, à visage couverts.

L'été dernier j'ai aimé pour la première fois depuis les nuits chaudes de l'Inde. Un homme beau, fort, sûr de lui. Pour lui j'ai réussi à fuir ma ville, à ne pas emménager avec un homme pour qui mes sentiments semblaient désormais si tièdes. J'ai rejoint mes parents comme dernier bastion de sureté face aux éléments déchainés de la vie. J'ai perdu ma meilleure amie à ce jeu là, car mon compagnon n'était pas le seul que je laissai derrière moi.



Au travers d'un nouvel amour j'ai cru trouver suffisamment de courage pour rompre, mais j'avais tellement peur de perdre mes amis, que ceux ci se détournent de moi, préférant Il à Elle! J'avais tort mais la peur ne connait pas la raison. Et puis un homme auquel on se raccroche comme à une bouée ne peux voir en vous sa future compagne! Au jeu de l'amour et du hasard j'ai perdu sans avoir mis fin à mon histoire officielle.

Mon parcours professionnel m'a donné un nouvel espoir de distendre cette relation. J'ai pris la route de la capitale pour endosser un nouveau rôle. Mais le vrai amour est tenace et malgré les vexations, les brimades, jour après jour, tant bien que mal nous avons continué.

Je me souviens avoir melé cet été là mes larmes au sel des vagues pour que personnes ne remarque le ruissellement sur mes joues! Des pleurs sur une amour mort né, sur un autre qui ne voulais pas mourir. Comment quitter un homme qui se destine aux concours sans qu'un éventuel échec au dit concours ne vous soit imputé! J'aui pleuré de devoir rester un an de plus avec lui et pourtant je suis devant mon écran à relater mon extrème lacheté!

"L'homme est avant tout un lâche souvent préoccupé de trouver une excuse à sa lacheté"

Michel Bernanos

Tant de jours sans une ligne, sans un mot.
Un si grand silence pour tellement de douleur.

Son père est mort. Parti vers d'autres cieux, s'ils existent. Il a fallu y aller, pas le soir même je ne pouvais, voulais pas. Rester, un jour, deux jours puis presque une semaine dans cette maison où un être humain qui n'existait plus déjà avait cessé de vivre. Comme je comprenais sa douleur mais comme j'aurai aimé ne pas être là, ne pas être sa copine, sa femme dans les yeux de certains. Ne pas voir mon nom sur le faire part inscrit au même rang que son fils et sa fille. Dieu merci ce n'est pas mon père qui gisait là dans cette urne ridiculement petite pour un être humain. Je ne l'aurai pas supporté je ne suis pas prête à perdre mes parents pas encore j'en mourrai.

Mais parce j'étais, je suis toujours sa petite amie, il a fallu assister à tout cela. J'aurai dû présenter mes condoléances et pourtant j'en ai reçu, prise au cœur d'un rite auquel je me serai voulue spectatrice.



encore ai je échappé à la visite au corps à la morgue. Égoïste? Au bout de deux ans a t'on le droit de réclamer de sa petite amie qu'elle nous soutienne à chaque pas de deuil? Est ce une pudeur excessive que de penser qu'il faut du temps pour appartenir à une famille? Peut être aurai je été plus forte mue par un véritable amour. J'ai compris à  ce moment là que je ne refuse de devenir sa femme.

Pourtant il est là, à côté dans la cuisine. Je voudrai tellement qu'il n'y soit pas, qu'il s'en aille et qu'enfin j'aime à nouveau.

Le sommeil m'a quitté tôt ce matin!
Son image m'empêche de dormir,
les joues me piquent
mon coeur s'emballe!
Penser à lui met le feu à mes pensées!

J'ai tous les symptômes des poèmes de Louise Labé

"Je vis je meurs: je me brûle et me noie
j'ai chaud extrême en endurant froidure"

C'est beau de tomber amoureuse, d'avoir des papillon dans le ventre.
....
Si seulement l'objet de mon désir pouvait être celui qui partage ma vie!

Ce week-end j'ail failli nous tuer!

....

Quel triste souvenir que celui de cette femme écumant de rage, s'en prenant à son mec pour un départ mal préparé, un itinéraire négligé et trois heures de route exédentaires!

...

Une première fois j'ai fini en larmes dans ses bras, après l'avoir mordu, griffé, frappé, tenté  de le jeter hors de chez moi

...

Tout ça pour un oubli, une attitude un peu trop nonchalante! Un déclic se fait et je perds le contrôle, plus rien n'a d'importance que l'erreur commise; plus rien ne compte que le fait qu'on me reconnaisse être dans le vrai. Ce n'est que quand le corps ne soutient plus la tempête de mon cerveau que tout s'arrête enfin, que je tombe à terre et qu'un torrent inonde mon visage!

...le démon de la rage est revenu plus tard, il n'en avait pas fini avec moi...Je voulais tellement qu'il s'arrête, sortir de la voiture, ne plus être à ses côtés mais à l'abri enfin libérée, en sécurité à l'écart de ce monde qui m'agresse et m'échappe!

Comme j'avais envie de tirer le frein à main que tout s'arrête, mais le vrai moi du fond de ses ténèbres hurlait que c'était du suicide que je n'en avais pas le droit surtout si je devai emporter quelqu'un dans ma chute!

Alors j'ai hurlé, frappé l'habitacle, jeté ce qui me tombait sur la main et je crois que je m'en suis prise à lui!  Il m'a dit plus tard qu'il avait eu tellement peur!

Pauvre ange son père se meurt et je l'accable!

Je voudrai tellement que l'angoisse me quitte, ne plus avoir peur, savoir ce qu'est la sérénité plus de 7 jours d'affilée!

"un moment de paix ne peut il nous l'accorder?"

Découverte ou révélation!

c'était là et je ne l'avais pas vu.

Dans mon combat pour aller mieux chaque jour, j'ai fait la démarche de consulter. C'est troublant de se retrouver face à une personne qui ne vous juge pas, qui ne compatit pas mais non plus ne vous blâme.
J'ai douté de l'efficacité de telles visites, j'intellectualise tellement ce qui se passe, je ne comprenais pas vraiment ce que m'apporterai de répéter mes pensées devant témoin, jusqu'à la semaine dernière!!

Alors que je gémissais mon incompréhension face à mon comportement, face à mon désespoir, il est apparu une chose, limpide comme l'eau sortant de la roche!

Je me mets en situation d'échec pour obtenir l'attention de mes parents, pour capter leur bienveillance et si je vais mal, si je me rends malade, si j'échoue dans mon parcours professionnel c'est pour encore avoir besoin d'eux!

Quelle ironie, moi qui me suis tellement rêvée indépendante, qui me porte au secours de qui a besoin!

D'où est-ce venu? On ne se saborde pas comme ça en un jour!

Mon enfance a été heureuse, du plus loin que je me rappelle à l'exception des tensions normale d'une famille normale, il y a eu beaucoup de bonheur qui nous a entouré mon frère et moi!

Mais un trait particulier est ressorti de mes discussions à huis clos! Je ne supporte pas qu'on me touche pourtant je crève lorsqu'on ne me porte pas d'attention! Je suis modeste et discrète à l'extrême, pourtant je dépéris par manque d'attention.
Mon frère est né à 14 mois à peine d'intervalle de moi! Rapidement j'ai été la grande! Mais dites moi au nom du ciel, ce qui distingue une enfant de 6 ans d'un enfant de 5! Est elle plus fautive dans les bêtises parce qu'elle compte une bougie de plus sur son gâteau d'anniversaire!
La compétition, voilà ce qui nous a meut pendant des années mon frère et moi, lire le premier un livre, en savoir le plus possible, réussir le mieux à l'école!
Lui demeurait le cadet, choyé parce que plus petit, pour me distinguer j'ai été la grande, celle dont on a pas besoin de s'occuper parce qu'elle y arrive toute seule! Je n'ai pas eu de crise d'adolescence, j'ai été sage, raisonnable tout le temps, écoutant les conseils, obéissant aux recommandations!

Mes tentatives de rebellions ont été rares, mais satisfaire les ambitions de ses parents est comparable au supplice de Sisyphe, il n'y a pas de fin!

Pour qu'ils s'occupent de moi, je fais en sorte d'avoir besoin d'eux!
Une crise d'adolescence en somme, mais bien 10 ans trop tard!

Il va me falloir réajuster les pendules, l'horloge s'est déréglée!

Ça y est j'y suis!

Je vais me mettre à écrire sur le net mes états d'âme!! Une thérapie en somme, pour vivre à nouveau, pour retourner du bon côté de l'écran qui s'est interposé entre moi et la réalité!
Quand je pense que je méprisais ceux là même que j'imite aujourd'hui en ouvrant ces pages!

Mais je n'ai plus vraiment le choix. Un auteur bien meilleur que moi a dit un jour écrire c'est vivre, ne pas écrire c'est mourir! Alors soit essayons d'écrire, puisque je n'ai plus l'impression de vivre!

Je ne cherche pas ici à me faire plaindre! Je prends le web à témoin, c'est tout! Témoin de ma volonté de me réincarner, d'habiter à nouveau ce corps qui m'est étranger. Parce que je n'ai pas le droit de continuer à vivre ainsi, je suis une injure à ceux qui n'ont rien, à ces femmes pour qui chaque jour, chaque heure, chaque minute est une lutte!

Je possède tout ce dont une jeune femme de mon âge peut désirer, une famille unie, aimante en bonne santé, un fiancé attentionné cultivé et créatif, un toit, des livres à profusion, des amis! On dit de moi que je suis jolie, aux yeux de certains belle, intelligente, douée pour la création!

Alors qu'est ce qui cloche?

Je voulais être tant de chose quand je serai grande! Mais ça y est je suis grande et je ne suis rien! J'ai le sentiment d'être descendue du train de la vie et je n'arrive pas à y remonter. Le quai de la gare est froid, gris et j'y suis seule.

Me réincarner pour pouvoir tendre la main à la vie, tendre la main aux autres, comme je l'ai toujours souhaité.