Sisyphe

Tant de jours sans une ligne, sans un mot.
Un si grand silence pour tellement de douleur.

Son père est mort. Parti vers d'autres cieux, s'ils existent. Il a fallu y aller, pas le soir même je ne pouvais, voulais pas. Rester, un jour, deux jours puis presque une semaine dans cette maison où un être humain qui n'existait plus déjà avait cessé de vivre. Comme je comprenais sa douleur mais comme j'aurai aimé ne pas être là, ne pas être sa copine, sa femme dans les yeux de certains. Ne pas voir mon nom sur le faire part inscrit au même rang que son fils et sa fille. Dieu merci ce n'est pas mon père qui gisait là dans cette urne ridiculement petite pour un être humain. Je ne l'aurai pas supporté je ne suis pas prête à perdre mes parents pas encore j'en mourrai.

Mais parce j'étais, je suis toujours sa petite amie, il a fallu assister à tout cela. J'aurai dû présenter mes condoléances et pourtant j'en ai reçu, prise au cœur d'un rite auquel je me serai voulue spectatrice.



encore ai je échappé à la visite au corps à la morgue. Égoïste? Au bout de deux ans a t'on le droit de réclamer de sa petite amie qu'elle nous soutienne à chaque pas de deuil? Est ce une pudeur excessive que de penser qu'il faut du temps pour appartenir à une famille? Peut être aurai je été plus forte mue par un véritable amour. J'ai compris à  ce moment là que je ne refuse de devenir sa femme.

Pourtant il est là, à côté dans la cuisine. Je voudrai tellement qu'il n'y soit pas, qu'il s'en aille et qu'enfin j'aime à nouveau.